Restauration des mangroves dans la région du Lac Aheme et de la lagune côtière
La Zone Intercommunale d’Eco-Développement (ZIED) comprend le complexe de zone humides du Lac Ahémé – chenal Aho – lagune côtière et bouche du Roy classé site Ramsar 1017.
Ce complexe regorge d’atouts exceptionnels : patrimoine naturel, paysager, culturel, touristique, économique, etc. Il s’agit toutefois d’un complexe très fragile et vulnérable. En effet, ce milieu est sujet à une forte pression anthropique se sur les ressources, qui ont pour conséquence : l’intensification de l’érosion, le comblement du complexe hydrologique, la perturbation du régime de crues, l’inondation, une érosion de la biodiversité, etc.
Dans la région du Lac Ahémé, l’érosion est très prononcée dans la zone nord du lac et principalement au niveau des villages situés sur flanc de collines. L’arrachement des sols des bassins versants et l’éboulement des berges, souvent très raides, y entrainent le comblement du lac. Cet état de chose a favorisé la perte de fertilité des sols et une diminution sans précédent de la production halieutique et la disparition de plusieurs espèces de poisson. La population riveraine essentiellement constituée de pêcheurs se trouve confrontée à d’énormes problèmes économiques.
Trouver des alternatives aux pratiques non durables et restaurer les ressources naturelles est donc une condition sine qua non d’amélioration pérenne des conditions de vie des populations.
Deux espèces de palétuviers existent dans cette zone, il s’agit Rhizophora racemosa et de Avicennia africana. Elles sont sélectionnées pour les activités de restauration des mangroves. Ces espèces étant locales, cela permet d’éviter toute introduction d’espèces exotiques qui viendraient perturber les écosystèmes locaux. Les essences de la famille des Rhizophora permettent en outre la création d’habitats pour les poissons et les crustacés, ressources pouvant être exploitées par les communautés locales. Les essences de la famille des Avicennia favorisent la structuration des sols,. Du fait de leur résistance, elles protègent contre les grands vents tout en résorbant la pollution.
Les bénéficiaires directs du projet sont composés des populations riveraines des zones du projet. Il s’agit principalement de populations vivant dans les villages de Kpétou, Avloh, Nazoumè, et Adounko.
Objectif(s) global(aux)Â :
L’objectif final est l’accroissement du taux de couverture forestière des berges et des bassins versants afin d’assurer la restauration des conditions locales de reproduction du poisson par la constitution d’un habitat propice.
Objectifs spécifiques :
- Restaurer les formations végétales des mangroves et de la plaine d’inondation pour une meilleure protection de la berge contre l’érosion et pour rétablir l’habitat du poisson ;
- Mettre en place des mécanismes (activités génératrices de revenus, plantations de bois de feu, etc) motivant permettant d’assurer la protection de la mangrove reconstituée et stimulant le développement durable des zones du projet ;
- Mettre en place un système de financement de la restauration des mangroves à partir des revenus et contributions issus de l’écotourisme dans la région ;
- Améliorer le niveau de vie socioéconomique de la population ;
- Développer des sources de revenus autres que la pêche.
- Sensibiliser les populations riveraines à la protection de leur environnement ;
QUELQUES ACQUIS ACTUELS DU PROJET MANGROVE
- 44 hectares plantés en 2014 à Képtou, Avloh, Nanzounme et Adounko
- 23 hectares entre 2010 et 2012 au Lac Ahémé et regions,
- 830 Tonnes éq. CO2/hectare/an stockées
- 15 hectares de plantations de bois de feu à Grand popo et Come
- 145 personnes maitrisent les techniques de pépinière, plantation et d’entretien
- 70 bénéficiaires de microcrédits appuyés
- 3 Chartes de gestion durable vulgarisées
- Réalisation de film et diffusion