Promotion des énergies renouvelables au Cameroun

Contexte

Le Cameroun, tout comme les autres pays d’Afrique au Sud du Sahara fait face à un sérieux problème d’accès de ces populations aux services de base, notamment l’eau potable  et l’énergie. Les contraintes du pays pour ce qui est de l’accès à l’énergie présentent une situation globale inférieure à 48%[1]. Quant au nombre de localités électrifiées, il se situe en dessous de 3 000 localités sur les 13 104 que compte le Cameroun. Cette situation est commune à presque toutes les villes camerounaises, même si les degrés d’acuités sont divers. De manière spécifique, la Région de l’Ouest qui a une superficie de 13 892 m2  a un taux d’accès à l’énergie de 56,3%. Elle présente une situation de déséquilibre réelle pour le secteur rural (36,8%) et urbain (62,1%)[2]. Pourtant les zones rurales qui présentent un taux d’accès très limité à l’énergie jouissent de nombreuses potentialités pas ou très peu exploitées[3].

Plusieurs problèmes sont similaires à l’ensemble des communes du Cameroun. L’action qui concoure au développement et à la mise en place d’une politique locale d’accès à l’énergie électrique à base  des sources renouvelables  des communes s’attaque de manière spécifique à : i) l’accès limité des populations à l’énergie en majorité dans les zones rurales des communes de la Région de l’Ouest, ii)  La faible capacité de valorisation des potentialités énergétiques existants pour la production de l’énergie à base des sources renouvelables, iii) la faible mobilisation des partenaires et autres parties prenantes pour l’organisation des concertations afin de développer des solutions aux problèmes quotidiens des citoyens sur le plan énergétique et enfin, v) le retard dans la maîtrise et la gestion des compétences transférées dans le cadre de la décentralisation. Cette situation est exacerbée par la vétusté, la saturation et la faible disponibilité des équipements de production, de transport et de distribution d’électricité, qui entraînent des interruptions fréquentes et le plus souvent prolongées de la fourniture d’électricité dans les villes et les villages.

Pour réaliser son programme de développement stratégique, le Cameroun compte accélérer sa croissance et la porter à 5,5% en moyenne annuelle dans la période 2010-2020[4]. Le Cameroun s’est engagé à résorber progressivement le déficit énergétique, en assurer la satisfaction des besoins pour atteindre ses objectifs de croissance d’une part et exporter de l’électricité d’autre part. Pour atteinte la capacité de production d’électricité estimée à 3000 MW à l’horizon 2020, l’Etat ne devra plus exclusivement compter sur l’aboutissement des grands projets de centrales dont la réalisation se trouve quelques fois contrariée par les impératifs environnementaux. Pour garantir à long terme la sécurité d’approvisionnement en énergie électrique du pays au moindre coût, le Gouvernement a élaboré un Plan de Développement du Secteur de l’Électricité à l’horizon 2030 (PDSE 2030) et engagé le processus de mise en place d’un fonds d’énergie rurale, comme principale source de financement de l’électrification rurale.

Le Ministère camerounais de l’Economie, du Plan et de l’Aménagement du Territoire (MINEPAT) depuis 2005 a mis en place à travers un outil opérationnel d’accompagnement appelé PNDP, le processus d’accompagnement des communes dans l’élaboration et l’actualisation de leurs Plans Communaux de développement (PCD). Il s’agit d’une démarche qui permet à la commune d’obtenir un document d’orientation stratégique et opérationnelle dans tous les secteurs de développement dont elle a ou pas compétence. Le Programme d’Appui à la Société Civile (PASC) financé sur  le 10e FED au Cameroun contribue à l’amélioration de la gouvernance politique, économique et sociale responsable et participative au Cameroun à travers une meilleure information et implication des OSC dans la définition, la programmation, la mise en œuvre, le suivi et l’évaluation des programmes et politiques de développement. L’action entreprise dans cette proposition va profiter du volet mobilisation des OSC dans la définition, la mise en œuvre et le suivi évaluation des programmes et politiques de développement au niveau local de ce programme. Les idées de projet qui vont émerger de ces politiques au niveau local seront soumises pour financement aux différents organismes, dont le Fonds Verts, la Banque Mondiale et l’AFD.

Objectif du projet

Contribuer à soutenir une politique locale d’accès à l’énergie électrique en faveur des énergies renouvelables au Cameroun. Pour y arriver, le projet construira une base argumentaire qui présente la situation actuelle de difficulté d’accès des zones rurales du Cameroun à l’énergie électrique, en mettant en exergue les ratios entre le secteur urbain et rural. Cet argumentaire sera davantage renforcé par la description du riche potentiel en énergies renouvelables que les communes en zone rurale regorgent. Les coûts, la rentabilité et la nécessité de mise en place de plus de mesures incitatives seront mis en exergue. L’importance du mix énergétique et la contribution des énergies renouvelables à l’atteinte des objectifs visés par le Cameroun dans la réduction du déficit énergétique occuperons une place de choix dans le document de plaidoyer qui devra être édité. Il sera renforcé par l’établissement des fiches par types d’énergies renouvelables promus. ADEID ira à la rencontre des maires pour les inciter à promouvoir les énergies renouvelables dans leurs plans de développement locaux.

ADEID a organisé le 30 décembre 2014 un atelier de présentation de cette campagne, au cours duquel les maires des communes cibles de Massangam, Bafoussam 2, Penka-Michel et Nkong-Zemont ont signé une déclaration conjointe qui les engage dans le développement et l’adoption prioritaire des énergies renouvelables dans les Plans Communaux en cours d’actualisation.

 

Pour aller plus loin

 

Télécharger l’argumentaire d’ADEID à l’attention des décideurs

En savoir plus sur les campagnes de plaidoyer similaires au Mali et en Côte d’Ivoire

 


[1] Annuaire Statistiques du Cameroun, 2011
[2] Annuaire Statistiques du Cameroun, 2011
[3] Dans toute la zone de l’Ouest le relief montagneux et de nombreux petits cours d’eau permettent des installations renouvelables de production d’hydroélectricité.
[4] Document Stratégique pour la Croissance et l’Emploi (DSCE), cadre d’orientation des actions à l’horizon 2035

 

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