Le sommet de l’Elysée doit aider l’Afrique à sortir de la crise climatique et énergétique

 Tribune des ONG francophones pour interpeller les chefs d’Etat rassemblés au Sommet de l’Elysée le 6 et 7 décembre

Nous, organisations issues de la société civile francophone, lançons un appel urgent aux chefs d’Etat français, africains et européens, rassemblés à Paris pour le sommet de l’Elysée: ce sommet doit poser les premières pierres d’un développement peu émetteur de gaz à effet de serre et capable de résister aux impacts des changements climatiques.

 La crise climatique n’est pas une crise isolée, elle vient accentuer les multiples crises que subit le continent africain aujourd’hui. Les populations souffrent déjà quotidiennement des sécheresses et des inondations violentes qui déciment les récoltes agricoles et fragilisent la sécurité et la souveraineté alimentaire; du réchauffement et de l’acidification des océans qui dégradent les ressources halieutiques et l’économie de la pêche ; de la montée du niveau de la mer et de l’avancée du désert sur les terres arables qui forcent les communautés les plus pauvres à vivre ailleurs et autrement. La crise climatique crée de nouveaux foyers de vulnérabilité et de conflits, elle accroît le coût du développement du continent africain et le coût de l’aide humanitaire.

La crise climatique vient aussi accentuer une crise énergétique de plus en plus aigue. Alors que 80% du continent n’a pas accès à l’électricité, les énergies fossiles se font de plus en plus rares et de plus en plus chères, et les gouvernements auront de plus en plus de mal à en supporter le coût croissant et volatile. L’Afrique ne peut se permettre de nouvelles trappes à pauvreté.

Le continent africain doit – sans plus attendre – investir massivement dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique pour accélérer son développement économique à moindre coût, garantir l’accès à l’énergie pour tous et pour longtemps et renforcer la sécurité et la souveraineté énergétique locale. Le continent africain doit – sans plus attendre – financer massivement les politiques de résilience pour anticiper et maîtriser les impacts du changement climatique et prévenir des pertes et dommages irréversibles.

Pour cela, un soutien financier et technologique de la communauté internationale sera indispensable pour en endosser le surcoût. C’est pour cela que les chefs d’Etat africains doivent investir leur capital politique en faveur de cette transition, démontrer à leurs citoyens les bénéfices et opportunités du développement des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et des mesures d’adaptation, et envoyer un signal fort à la communauté internationale.

 Nous sommes convaincus que le sommet de l’Elysée peut poser la pierre angulaire de cette transition – à condition que la France et l’Europe la soutiennent, y compris financièrement, et que les chefs d’Etat africains la défendent. Ce faisant, le sommet de l’Elysée posera une deuxième pierre angulaire: celle d’un accord réussi sur le climat à Paris, fin 2015. Il en va de notre responsabilité commune de lutter à la fois contre la pauvreté et contre les impacts des changements climatiques.

Signataires 

Le Réseau francophone Climat & Développement

Le Réseau Action Climat-France

Le GERES

Gevalor

HELIO International

CARE

GRET

Planète Urgence

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