Le G7 progresserait-il enfin sur le climat ?

Communiqué de presse du Réseau Climat & Développement

 

Une première : sept pays parmi les plus grandes puissances économiques du monde lancent un signal pour la fin des énergies fossiles et la  «décarbonisation », de l’économie mondiale avec une réduction de 40 à 70% des émissions d’ici 2050, pour maintenir le réchauffement sous 2°C. Par contre, pour être en phase avec leur vision ambitieuse sur le long terme, les dirigeants du G7 devraient mettre en place sur le court terme des politiques cohérentes pour transformer leur secteur énergétique et atteindre 100% d’énergie renouvelable d’ici 2050.

La décision des dirigeants du G7 de s’engager sur l’après 2020 est à saluer, de même que la réaffirmation de leur engagement pris à Copenhague en 2009 de mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020. Seulement, ils ne définissent aucune feuille de route claire pour mobiliser ces fonds ni la part réservée aux financements publics. « Ils étaient attendus  sur comment ils comptaient accroitre les financements  publics pour le  climat entre aujourd’hui et 2020, malheureusement aucune annonce n’a été faite à ce sujet », souligne Maïga Mouhamadou  Farka du Mali.

Les pays du G7 promettent d’accélérer d’ici 2020 l’accès aux énergies renouvelables en Afrique afin de réduire la pauvreté énergétique et de mobiliser d’importantes ressources financières auprès d’investisseurs privés, d’institutions de financement du développement et de banques multilatérales de développement.  «  On vient de faire un grand pas en avant, il faudrait maintenant traduire cette volonté politique en actions concrètes, en facilitant le transfert des technologies et l’accès aux financements » affirme Joseph Yaovi Kogbe, coordonnateur du Réseau Climat & Développement.

Ces grandes puissances ont également affirmé leur volonté d’accroitre par près de 400 millions d’ici 2020 le nombre de personnes vivant dans les pays en développement les plus vulnérables qui ont accès à une couverture d’assurance directe ou indirecte contre les risques liés aux changements climatique et la mise au point de système d’alerte précoces  pour les pays les vulnérables, «  au delà des chiffres il s’agit de vies, il nous faut arriver à placer la question des droits humains au cœur des processus de lutte contre le changement climatique pour arriver à sauver l’humanité », martèle Hindou Oumarou Ibrahim de AFPAT.

On saluera l’ambition exprimée de sortir 500 millions de personnes de la faim et de la malnutrition d’ici 2030, mais ce niveau d’ambition reste bien faible si on considère qu’actuellement 795 millions de personnes souffrent de la faim et plus de 180 millions d’enfants sont victimes de sous-nutrition. On notera aussi une fausse note: la référence faite, en annexe de la Déclaration, à la GACSA (Global Alliance for Climate-Smart Agriculture) comme modèle d’initiative en matière d’agriculture intelligente face au climat. L’agriculture familiale, pratiquée par plus de 80% des producteurs ruraux, assurant aujourd’hui près des ¾ des besoins alimentaires à travers le monde entier, est le modèle agricole le plus à même de garantir  la sécurité alimentaire des populations les plus vulnérables face aux impacts des changements climatiques »

 Contact presse : Aïssatou Diouf : aissatou.diouf@endaenergie.org

dioufastou@hotmail.com

Découvrez les analyses du RC&D sur la déclaration du G7 :

Sur les financements climat

Sur la sécurité alimentaire et d’agriculture.

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