La société civile africaine rappelle à l’UE son rôle de leader dans la négociation climatique

 

A quelques jours d’un important sommet européen qui doit décider du cap que l’UE se fixera en matière climatique pour les 17 ans à venir, des organisations de la société civile africaine se mobilisent, via le Réseau Climat et Développement, pour rappeler l’UE à ses responsabilités. Elles publient deux lettres ouvertes demandant à l’UE d’adopter des objectifs de réduction des gaz à effets de serre pour 2030 qui laissent une chance raisonnable d’un réchauffement inférieur à 2°C.

La société civile africaine rappelle que la transition énergétique et l’atteinte de quasiment zéro émissions sur le en Europe d’ici à 2050 sont essentiels pour que le continent africain puisse envisager un avenir stable, sûr et durable. Au-delà de deux degrés de réchauffement du climat, le point de non-retour serait atteint pour 1,033 milliard d’africains. La société civile africaine a besoin de signes forts de la part de l’Europe pour que tous les pays soient incités à mettre sur la table des négociations internationales des objectifs ambitieux et équitables pour l’après 2020, qui s’inscrivent. Les organisations de la société civile africaine rappellent à l’Europe qu’elle est capable et doit réendosser son rôle de leader de l’action climatique mondiale.

 

Les signes avant-coureur d’une ambition climatique européenne à la baisse

 

 

Des objectifs ambitieux de la part des pays industrialisés, dont l’Europe, sont la condition sine qua non de la signature d’un accord mondial à la Conférence de Paris, fin 2015. Dans les prochains jours (sommet des chefs d’Etat européens des 20-21 mars), l’Europe doit décider de son ambition climatique jusqu’en 2030. Décidera-t-elle de donner le « la » de l’ambition, ou va-t-elle opter pour le défaitisme ?
La société civile africaine estime dans ses lettres que les signaux envoyés à ce jour par l’Europe sont inquiétants. En effet, les 40% de baisse des émissions européennes d’ici à 2030, qui servent de base à la négociation à l’intérieur de l’UE, ne suffisent pas pour maintenir la hausse des températures en deçà de 2°C.

A l’aune des travaux du GIEC et du Programme des Nations unies pour l’environnement, l’Europe devrait viser une réduction de sa production de gaz à effet de serre de 95% en 2050 par rapport à 1990 (et non pas 80%). Cela suppose un point d’étape de -55% en 2030 (et non pas 40%). L’UE semble également reculer sur son engagement en souhaitant rendre ses politiques sur les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique non contraignantes après 2020.

 

La société civile africaine se mobilise et multiplie les canaux de rappel à l’ordre

 

Une première lettre adressée aux chefs d’Etat de l’UE, et notamment au Président Hollande, invite les gouvernements européens à aller bien au-delà de l’objectif de 40% baisse d’émissions pour 2030 proposé par la Commission européenne.
Une seconde lettre, adressée aux chefs d’Etat africains à l’occasion du sommet UE-Afrique des 2 et 3 avril prochains, les invite à maintenir la pression sur l’UE concernant le relèvement des objectifs de réduction et l’accélération de la transition énergétique en Europe.

 

Pour aller plus loin

 

Lettre de la société civile africaine aux Chefs d’État de l’UE

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