De quoi s’agit-il?
En 2009, les subventions aux énergies fossiles représentaient environ 312 milliards US$ dans le monde. En 2010, elles représentaient 400 milliards et en 2020 elles seront de l’ordre de 660 milliards US$. Ces subventions à la production et à la consommation d’énergie fossile limitent sérieusement l’investissement public et privé dans le secteur des énergies renouvelables et contribuent au réchauffement climatique. L’OCDE et l’AIE indiquent que la suppression des subventions se traduirait par une baisse de 10% des émissions mondiales par rapport aux prévisions 2050.
Dans les pays en développement, la plupart de ces subventions ne permettent pas de lutter contre la précarité énergétique et pour l’accès à l’énergie parce qu’elles bénéficient surtout aux plus nantis de la société. Il ne s’agit pas dans un premier temps de mettre fin aux subventions à la consommation dans les pays pauvres, mais de favoriser en parallèle le développement des filières des énergies renouvelables pour assurer un service énergétique pérenne et accessible à tous.
Dans les pays développés, un certain nombre d’engagement a été pris dans le cadre du G20 et du G8 pour mettre un terme aux subventions domestiques. Mais ne sont pas respectés à l’heure actuelle. Selon le rapport AGF publié en 2010, l’élimination d’une partie des subventions dans les pays développés dégagerait pourtant environ 8 milliards US$ pour le Fonds Vert. Les chiffres plus récents de l’AIE estiment qu’en affectant au climat seulement 20% des subventions actuellement en place dans les pays développés, on mobiliserait plus de 10 milliards de dollars chaque année ! Cette nouvelle manne financière permettrait de subventionner le développement des énergies renouvelables dans les pays les plus pauvres.
Etat des négociations ? Suite aux engagements pris au G20 et au G28, Rio+20 a vu la forte mobilisation de la société civile mais également d’un grand nombre d’organisations comme le Fonds Monétaire International qui a sorti un rapport identifiant les subventions à la pollution, ou l’Agence Internationale de l’Energie. Il y a un consensus de plus en plus fort pour éliminer définitivement ces subventions.
La priorité du RC&D ? Les pays africains doivent appeler à la redirection de ces financements pour faciliter l’accès à l’énergie renouvelable dans les pays les plus pauvres, et contribuer activement à la lutte contre le changement climatique.
Pour revenir à la page de l’Urgence de financer la lutte contre les changements climatiques