Communiqué du RC&D sur l’accord de Paris: « Enfin un accord, mais… »

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Communiqué de presse du Réseau Climat & Développement

Paris 12 décembre 2015

L’accord de Paris devait constituer un tournant décisif pour la lutte contre les changements climatiques et apporter enfin des réponses concrètes aux communautés les plus affectées. Des pas ont certes été franchis, mais nous sommes encore loin du but final.

Pour Is Deen Akambi d’EcoBénin, « Nous attendions des signaux clairs à Paris pour passer à un monde à zéro énergies fossiles et 100% énergies renouvelables pour tous d’ici 2050. Mais les leaders ne sont pas allés jusqu’au bout de la logique. Il faut que les Etats signent la fin des énergies fossiles. Surtout, ils doivent développer massivement les renouvelables et ne pas se tourner vers des fausses solutions dangereuses pour l’environnement, les droits des populations et la sécurité alimentaire.

L’accord mentionne certes un objectif de 1,5°C de réchauffement à ne pas dépasser, mais les moyens pour l’atteindre ne sont pas suffisants. Mais il ne prévoit pas d’obligation de révision des engagements actuels avant 2020. Si les pays ne les renforcent pas  avant 2020, nous allons droit vers un réchauffement de +3°C, avec des conséquences dramatiques pour les populations.

La transition énergétique et l’adaptation des communautés vulnérables nécessitent des financements. Cet enjeu clé pour les pays en développement, particulièrement l’Afrique, se retrouve dans les décisions de la COP, et non dans l’accord, et est complétement dilué. «  Nous avons certes un plancher de 100 milliards de dollars par an et un objectif collectif qui devra fixer de nouveaux engagements au plus tard en 2025. Mais le projet de texte ne présente aucune garantie pour le financement de l’adaptation, qui est un enjeu crucial pour les pays en développement ! » selon Abdoul Madjidi Moutari de DEMI-E Niger. « Les changements climatiques  representent un fardeau supplémentaires aux besoins existants. Nous avons besoin de garanties sur l’additionnalite des financements climat par rapport à l’aide publique au développement ainsi que sur la mise en œuvre des sources innovantes de financements comme la taxe sur les transactions financières » complète Mouhamadou Farka Maiga d’Amade Pelcode Mali.

Le texte  reconnaît les droits humains, l’égalité de genre et la sécurité  alimentaire comme principes clés mais pas dans la partie contraignante, ce qui nous semblait le plus approprié, mais dans son préambule. « Nous continuerons à travailler sur le terrain et dans les instances internationales pour assurer le respect de ces principes », déclare Abdou Ali Bonguéré d’EDER Niger.

La société civile africaine rassemblée au sein du Réseau Climat & Développement restera mobilisée au niveau local, national et international, en particulier à la prochaine COP de Marrakech en 2016, pour travailler à l’opérationnalisation et au renforcement des engagements pris ici à Paris.

Contact presse : Aïssatou Diouf – 07 51 41 49 34 – aissatou.enda@gmail.com

Le Réseau Climat & Développement rassemble près de 80 associations francophones, principalement africaines, qui travaillent à l’articulation entre changement climatique et développement. Il se mobilise à niveau local, national et international pour rappeler que justice sociale, lutte contre la pauvreté et lutte contre les changements climatiques ne font qu’un.  

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