Constats – Une ressource vitale menacée par les changements climatiques
L’eau est la base de toute forme de vie sur terre. Elle joue également un rôle très important dans l’équilibre et la survie des écosystèmes et la qualité des sols. Sa qualité et sa disponibilité sont facteurs de développement. Mais aujourd’hui, nos ressources mondiales en eau sont très directement menacées par les changements climatiques, la pression démographique et l’industrialisation.
Selon BERGKAMP, Directeur du Conseil Mondial de l’Eau : « l’eau un est facteur clé du développement et le premier vecteur par lequel le changement climatique sera ressenti ». Pourtant, seulement 5% de l’aide au développement est destinée aux problèmes d’accès à l’eau alors que déjà 1/7 de la population mondiale n’a pas accès à l’eau potable et 1/3 n’est pas reliée à des systèmes d’assainissement. Selon la FAO, d’ici 2025, 1,8 milliards de personnes vivront dans des pays ou régions en situation de stress hydrique dangereux.
Le stress hydrique croissant va également affecter directement l’agriculture et la sécurité alimentaire : l’agriculture pluviale qui représente aujourd’hui 96% des superficies cultivées en Afrique subsaharienne va voir ses rendements diminuer fortement. D’ici 2080, cela pourrait signifier que 75% de la population africaine est confrontée à la faim alors que la demande en irrigation va sensiblement augmenter. En effet, l’agriculture représente déjà en Afrique subsaharienne 87% des prélèvements en eau (et entre 70-80% en moyenne dans les autres régions du monde). Par ailleurs, la qualité des ressources hydriques disponibles tend à se dégrader.
L’expansion des zones urbaines exerce déjà une pression accrue localement sur les ressources en eau et sur leur qualité. Les modes de production industrialisés, l’utilisation croissante d’intrants chimiques et le manque d’infrastructures de traitement des eaux usées tendent à dégrader la qualité de l’eau. Dans les pays en voie de développement, 70% des eaux usées sont déversées sans aucun traitement dans les cours d’eaux. Enfin, les systèmes d’agriculture intensive polluent les écosystèmes, milieux producteurs et régénérateurs de cette ressource en eau.
Enjeux: l’accès à l’eau pour tous et pour longtemps
Pourtant, il y a assez d’eau pour tous. De ce qui précède, le problème auquel nous devons faire face aujourd’hui est principalement un problème de gouvernance et de gestion. Mais qu’il faut concilier avec l’accès à l’eau pour tous, un droit de plus en plus fondamental au regard des changements climatiques et de leurs impacts sur les ressources en eau.
Il s’agit donc de partager et gérer cette eau de façon équitable, efficiente et résiliente au changement climatique, tout en assurant la pérennité des écosystèmes naturels. En bref, Rio+20 doit créer une véritable économie de l’eau qui passe d’une logique de réaction à court-terme à une gestion adaptative et préventive des risques sur le long terme tant sur le plan social, économique et environnemental.
Solutions. Il existe des solutions et bonnes pratiques au niveau des communautés. Celles-ci doivent inspirer les politiques internationales.
La Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE), une solution locale et réplicable. Face aux impacts assez récents du changement climatique, les communautés ont eu tendance à appliquer à des phénomènes rampants et récurrents comme la désertification des principes de gestion de crise ponctuelle. Il est temps de mettre en place une gestion adaptative et à plus long terme. À cette fin, l’eau ne devrait plus être gérée comme une substance mais plutôt comme un écosystème. De ce point de vue, la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) peut permettre de lutter contre et maîtriser la pénurie d’eau.
Dans l’idéal, la GIRE identifie l’intérêt de protéger la ressource en eau et cherche à la concilier avec l’intérêt d’exploiter la ressource. La GIRE s’appuie sur les communautés et des réunions de concertation, de sensibilisation et de responsabilisation pour trouver des solutions pratiques qui permettent de concilier l’utilisation de l’eau avec sa protection. Elle cherche à analyser et intégrer les traditions, données culturelles qui peuvent affecter/améliorer la gestion de l’eau. La GIRE est exigeante certes, mais propose un cadre souple et progressif vers une gestion intégrée durable.
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