Analyse de la déclaration du G7 en matière de sécurité alimentaire et d’agriculture

Le communiqué final du sommet du G7, tenu du 7 au 8 juin dernier, suscite un certain nombre de commentaires, notamment dans le document annexe à la déclaration finale.

A part le fait que le G7 semble préoccupé de la situation des populations vulnérables dans les pays à faibles revenus – les pays en développement  –, on note l’ambition de relever 500 millions de personnes souffrant de la faim et de la malnutrition d’ici 2030, surtout quand les actions à mener dans le cadre de tous ces engagements pris cibleront les femmes et les enfants, qui représentent, en effet, les couches les plus vulnérables.

Cependant, ce niveau d’ambition reste très faible surtout quand on sait que, actuellement 795 millions de personnes souffrent de la faim et plus de 180 millions d’enfants sont victimes de sous-nutrition.

S’agissant des approches stratégiques, les engagements du G7 en ce qui concerne la promotion des initiatives de sécurité alimentaire est une bonne chose en soi. On notera cependant une fausse note: la référence faite, en annexe de la Déclaration, à la GACSA (Global Alliance for Climate-Smart Agriculture) comme modèle d’initiative en matière d’agriculture intelligente face au climat. Cette initiative ne saurait garantir de manière efficace la sécurité alimentaire des populations les plus vulnérables face aux changements climatiques à travers la promotion de la « Climate Smart Agriculture » qui fait tout sauf favoriser l’agriculture familiale qui est pratiquée par plus de 80% des producteurs ruraux et supporte près des ¾ des besoins alimentaires à travers le monde entier.

En effet, les contenus cachés du concept CSA ne sont autres que :

  • la diffusion des OGM qui non seulement ne résistent pas aux impacts climatiques encours (et donc, avenir), mais aussi rend les producteurs dépendant des grandes firmes agricoles qui se livrent déjà, sur le dos de populations assez pauvres, à un business inédit, le business de la faim.
  • la promotion de l’agriculture industrielle (extensive) dont l’un des plus gros problèmes qu’elle pose est la privatisation des terres agricoles et leur accaparement par les géants de l’agrobusiness dont les productions sont orientées vers des marchés inaccessibles aux populations du sud.
  • la diffusion de pratiques et technologies culturales inadaptées à la « vision à long terme ». C’est le cas de la surutilisation des engrais chimiques dont le facteur d’émission de GES est 2 à 3 fois le taux normal dans le contexte de l’agriculture familiale.

Les projections sur la situation alimentaire sont très claires. En 2050, 50% de la population mondiale seront exposés à des risques de sous nutrition, pendant que 25 millions additionnels d’enfants souffriront de la sous nutrition aigue. Si la communauté internationale doit chercher des solutions, ce n’est certainement pas dans concept de « Climate Smart Agriculture », ni dans son Alliance Mondiale.

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