Intégrer l’adaptation et la prévention des catastrophes naturelles dans les plans d’investissement
Pourquoi planifier la lutte contre les changements climatiques?
Les projections scientifiques les plus récentes indiquent un réchauffement climatique médian de 3,4°C sur le continent africain d’ici 2100. Ce réchauffement aura pour conséquence une diminution de la pluviométrie dans la plupart des régions, une démultiplication des évènements extrêmes, violents et imprévisibles comme les sécheresses et les inondations, et une élévation du niveau de la mer dégradant les conditions de vie dans les zones côtières. Récemment, deux rapports[1] de la Banque Mondiale ont illustré les impacts dramatiques d’un changement climatique entre 2 et 4°C, notamment pour l’Afrique subsaharienne. D’ici 2030, le stress hydrique affectera 40% des terres actuellement utilisées pour cultiver le mais, et dégradera les terres sahéliennes qui accueillent aujourd’hui de nombreuses communautés agropastorales. D’ici 2050, une majorité de la population pourrait être en situation de malnutrition.
Actuellement, la planète s’est déjà réchauffée d’environ 0,6°C, et les impacts de ce changement sont déjà visibles, notamment dans les pays d’Afrique subsaharienne déjà fragilisés par la pauvreté et la dégradation environnementale. Chaque sécheresse et chaque inondation ont des répercussions sur la vie économique locale, par exemple sur l’état des récoltes et la disponibilité en eau, et a fortiori, sur la sécurité alimentaire.
Dans ce contexte, les projets, programmes et politiques d’adaptation vont jouer un rôle important dans la capacité des communautés à faire face aux impacts du changement climatique, et augmenter la durabilité des projets de développement. Les projets d’adaptation auront aussi pour vocation d’éviter les activités qui augmentent la vulnérabilité. Il est essentiel de planifier l’adaptation aux changements climatiques pour pouvoir mieux anticiper les évènements extrêmes et réduire la vulnérabilité des communautés. Parce que les communautés locales savent mieux que quiconque quelles sont leurs difficultés et leurs capacités, le Réseau Climat & Développement est convaincu que c’est d’abord au niveau local – rural et urbain – qu’il faut planifier les solutions pour confronter et anticiper les impacts du changement climatique. L’objectif n’est pas de repartir de zéro mais de renforcer les plans existants afin qu’ils tiennent compte des changements climatiques et soient en mesure de s’y adapter.
Planifier l’adaptation localement n’est pas toujours évident – les structures institutionnelles ne sont pas toujours adaptées, les acteurs ne sont pas toujours informés/sensibilisés ou encore, n’ont pas les capacités d’en tenir compte. Il faut souvent revoir les priorités sectorielles à la lumière de la problématique climatique, lancer un travail technique pour étudier la vulnérabilité, et enfin hiérarchiser les options d’adaptation dans le cadre d’un budget trop souvent limité. Souvent, même lorsque l’adaptation est formellement inscrite dans le plan local, elle ne fait pas l’objet d’actions concrètes dans le plan d’investissement, faute de soutien politique local ou de prise de conscience de l’urgence de prévenir les catastrophes socioéconomiques et humaines liées au changement climatique.
C’est dans ce contexte que l’ONG IDID Bénin travaille pour accompagner les autorités locales dans la gestion des risques et vulnérabilités climatiques.
Le projet
Contexte. La vallée de l’Ouémé souffre à la fois de sécheresse et d’inondations, qui se démultiplient sous l’effet du changement climatique. Suite à un atelier national, y a eu vague d’intégration d’adaptation et atténuation dans les PDC mais sur le terrain, les communautés n’ont vu aucun changement. Les élus finissent leur mandat cette année. C’est donc l’occasion d’influencer le prochain mandat.
Objectifs. Puisque le climat figure déjà dans les plans locaux, il s’agit d’obtenir la mise en œuvre des principes actés. Le plaidoyer ciblera ainsi l’intégration de l’adaptation, de la gestion des catastrophes naturelles dans les plans annuels d’investissement. Les plans d’investissements sont plus facile à suivre et juger de la mise en œuvre des PDC. En outre, le plan d’investissement annuel n’est pas une émanation du PDC, c’est un document obligatoire.
Groupes cibles.
- les élus locaux des communes
- les cadres techniques des mairies pour l’envi et la planification lcoale pour assurer continuité malgré départ des élus
- les chefs services des services déconcentrés del’Etat. Etat centralisé a un regard sur ce qui se passe dans les départements.
Activités.
- Réviser, imprimer et diffuser le guide pour cette fois-ci guider les cadres techniques sur la concrétisation dans les plans d’investissement annuels. Une formation est également prévu pour les élus et cadres techniques pour expliquer les considérations techniques qui ne sont pas explicitées du guide.
- Organiser une émission télédiffusée 2 ou 3 fois sur chaîne nationale.
- Organiser un atelier au profit des communautés vulnérables de la vallée de l’Ouémé auquel participeront les personnes ressources des comités communaux créés par décret pour représenter les communes
- Organiser un atelier national pour la diffusion du guide.
- Rencontrer le Conseil Communal puisque la reddition des comptes suppose évaluation des plans annuels d’investissement.
Pour aller plus loin
Pour lire le guide simplifié sur l’adaptation préparé par IDID en 2012, téléchargez le Guide pour planifier l’adaptation dans les localités du Bénin
Pour découvrir un projet similaire au Niger
Pour en savoir plus sur les travaux du RC&D sur la planification du changement climatique
[1] Banque Mondiale, Turn down the heat : climate extremes, regional impacts and the case for resilient, juin 2013, http://www-wds.worldbank.org/external/default/WDSContentServer/WDSP/IB/2013/06/14/000445729_20130614145941/Rendered/PDF/784240WP0Full00D0CONF0to0June19090L.pdf