QU’EST-CE QUE LE RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE?
LE RÉCHAUFFEMENT DU SYSTÈME CLIMATIQUE est aujourd’hui sans équivoque. La température mondiale a augmenté de 0,8°C en moyenne depuis 1870 et la dernière décennie a été la plus chaude jamais enregistrée. On dispose de mesures directes (thermomètres) sur une grande portion de la Terre depuis 1870. Les mesures indirectes (carottes glaciaires, cernes d’arbres, coraux, etc.) indiquent que la dernière décennie a été la plus chaude depuis au moins mille ans.
Cette augmentation globale de température modifie le climat mondial et de nombreux changements ont été observés au cours du XXe siècle :
- Augmentation des précipitations à l’est du continent américain, au nord de l’Europe et en Asie du nord et centrale et augmentation des évènements de fortes précipitations sur la planète.
- Sécheresses plus intenses et plus longues, particulièrement dans les régions tropicales et subtropicales, dans le Sahel, en Méditerranée, en Afrique australe et en Asie du sud
- Certains événements printaniers sont plus précoces comme le bourgeonnement de végétaux, la migration et la ponte de certains oiseaux. De nombreuses espèces animales et végétales se déplacent vers les pôles et vers des altitudes supérieures.
- Les glaciers du Groenland et d’une partie de l’Antarctique fondent de plus en plus vite.
- Les glaciers de montagne et la couverture neigeuse ont diminué de 5 % entre 1966 et 2005. Le pergélisol (sol gelé en permanence en Alaska, Sibérie, etc.) se réduit et les sols deviennent instables, menaçant les infrastructures.
- Le niveau moyen de la mer s’est élevé de 17 cm au XXe siècle, en raison de la fonte des glaciers terrestres et par dilatation thermique1, avec une accélération depuis 1993 (+3,4 mm/an), supérieure ou égale aux projections les plus pessimistes du GIEC.
Cependant, le réchauffement n’est pas uniforme à la surface de la Terre.
CERTES, LE CLIMAT DE LA TERRE A TOUJOURS CHANGÉ, mais les facteurs naturels (variations des paramètres orbitaux ou de l’activité du soleil) ne permettent pas d’expliquer l’ampleur, la rapidité et les caractéristiques des changements climatiques actuels de la planète.
Les différents rapports du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) nous renseignent sur le niveau de connaissance scientifique du rôle des activités humaines dans les changements climatiques mondiaux. Son dernier rapport (le 4e, paru en 2007) affirme que les activités humaines et leurs émissions de GES dans l’atmosphère sont très probablement (plus de 9 chances sur 10) la cause principale du changement climatique observé.
L’IMPACT DE L’HOMME
DEPUIS LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE (années 1750), les activités humaines émettent des gaz à effet de serre (GES) supplémentaires qui s’accumulent dans l’atmosphère et retiennent davantage de chaleur qu’à l’état naturel. C’est ce qu’on appelle l’effet de serre « additionnel », qui provoque un réchauffement accru de l’atmosphère et dérègle nos climats.
Le développement économique des pays industrialisés s’est construit sur la production et la consommation croissantes d’énergie d’origine essentiellement fossile (charbon, pétrole et gaz). Ainsi, l’industrie, les transports ou encore l’habitat, qui utilisent massivement ces énergies, émettent dans l’atmosphère d’énormes quantités de GES qui perturbent le cycle naturel du carbone. Entre 1970 et 2004, les émissions mondiales de GES ont augmenté de 70%! Depuis peu, les pays émergents (Chine, Inde,…) ont une contribution majeure aux rejets de GES dans l’atmosphère.
UN HUMAIN rejette en moyenne 4,4 tonnes de CO2 par an. Ce chiffre cache pourtant de grandes disparités entre pays. Aujourd’hui, ce sont incontestablement les habitants des pays industrialisés qui émettent le plus de GES. En 2008, un Français rejetait en moyenne 5,7 tonnes de CO2 par an. En prenant en compte l’ensemble des gaz à effet de serre, ces rejets s’élevaient à environ 8,6 tonnes équivalent CO2 (tCO2eq) 2. Il faut savoir que la Division Statistique des Nations-Unies ne prend pas en compte les émissions de GES occasionnées par la fabrication et le transport de produits importés 3. Ainsi, en incluant ces émissions délocalisées, les rejets par personne passent à 13,1 tCO2eq !
UNE STABILISATION DU CLIMAT ne pourra être garantie que si les émissions mondiales ne dépassent pas ce que la Terre peut recycler naturellement, à savoir 11 milliards de tonnes de CO2 par an environ. Réparti équitablement entre au moins 6 milliards de personnes, ce chiffre autorise chaque habitant de la planète à émettre 1,8 tonne de CO2 par an et par habitant. Un Français émettait environ 5,7 tonnes de CO2/an en 2008 : il est donc nécessaire de diviser au minimum par quatre nos émissions. On admet ici que tous les pays ont un droit moral à se développer et donc à atteindre un niveau d’émission équivalent à celui des pays industrialisés. En considérant une population mondiale augmentant à 9 milliards de personnes en 2050, la diminution nécessaire des émissions par rapport à 1990 approche alors de 80 à 90 %.
IL FAUT AGIR
LE CONSTAT SCIENTIFIQUE EST AUJOURD’HUI SANS AMBIGUÏTÉ : notre planète se réchauffe à cause des activités humaines et certaines conséquences sont inévitables. Ces avancées scientifiques ont permis une prise de conscience des décideurs, aboutissant à plusieurs décisions politiques (du niveau international au niveau local) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et s’adapter aux changements climatiques.
Cependant, des actions efficaces, à la hauteur des défis et permettant d’enclencher une transition de nos sociétés vers des modes de vie durables tardent à se mettre en place, au-delà de quelques exemples encourageants mais encore trop peu nombreux.
Il est aujourd’hui nécessaire de mettre en route une véritable révolution sociétale et de revoir en profondeur nos modes de production et de consommation, notamment dans les pays industrialisés.
Une brochure du Réseau Action Climat pour Comprendre les Changements Climatiques
Un powerpoint pour présenter l’évolution des changements climatiques