Les impacts du changement climatique se font sentir sur toute la planète : la température et le niveau de la mer montent, les tempêtes tropicales se font plus intenses, les pluies plus incertaines, et le permafrost fond dans les régions polaires. Le dernier rapport du GIEC indique que l’Afrique s’est déjà réchauffée de 0,5° à 2° au cours du siècle. Une analyse des données depuis 1950 montre une augmentation en intensité et fréquence des évènements climatiques extrême. La sécurité alimentaire, la santé et les moyens de subsistance des africains sont déjà touchés par les changements climatiques. Alors que le monde est en route pour un réchauffement de plus de 2°, le rapport du GIEC rappelle que la température devrait augmenter plus vite en Afrique notamment dans les régions arides ce qui aura un impact encore plus grave sur la production agricole, la sécurité alimentaire, la santé humaine (notamment maladie hydriques et vectorielles) et la disponibilité de l’eau.
L’adaptation est donc une question urgente et particulière cruciale pour les populations et pays d’Afrique, qui sont les principales victimes des changements climatiques. Alors que le continent africain n’est responsable que de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), le coût d’adaptation en Afrique représente déjà 7 à 15 milliards de dollars par an d’ici 2020 selon le PNUE. Selon l’Africa’s Adaptation Gap Report, ce coût pourrait atteindre 50 milliards de dollars par an en 2050 pour un scénario de stabilisation de l’augmentation de la température mondiale en-deçà de 2°C, et jusqu’à 100 milliards par an si nous ne nous détournons pas du scénario actuel qui pourrait conduire à une augmentation de température de plus de 4°C en 2100.
Sur un plus long terme, et relativement au PIB croissant de l’Afrique, les coûts d’adaptation pourraient s’élever à 6% du PIB de l’Afrique d’ici 2100 dans un monde à +4°C, mais à moins de 1% de ce PIB si l’on ne dépasse pas les 2°C. Ce même rapport précise que même si toutes les mesures d’adaptation « rentables » sont mises en places, l’Afrique souffrira de dommages « résiduels » (pertes et dommages) dont les coûts devraient s’élever au double des coûts de l’adaptation sur la période 2030 – 2050.
Cette question des pertes et dommages a fait son entrée il y a quelques années dans les négociations climat. Cette expression fait globalement référence à toute une série de préjudices subis en raison du changement climatique ne pouvant pas être évités par des efforts d’atténuation ou d’adaptation.
Quels sont les impacts des changements climatiques observés et attendus en Afrique ? Comment sont pris en compte l’adaptation et les pertes et dommages dans les négociations climatiques ? Quels sont les enjeux financiers liés à l’adaptation et aux pertes et dommages ? Quelles sont les recommandations de la société civile francophone en vue de la COP21 ?
Pour en savoir plus, consulter en ligne ou télécharge la Note de décryptage du RC&D sur l’adaptation.