La 21ème Conférence des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP-21) se tiendra du 30 novembre au 11 décembre 2015 à Paris en France. Ce sommet sera déterminant, car il doit aboutir à un accord international sur le climat qui permettra de contenir le réchauffement global en deçà de 2°C d’ici 2100.
Un des enjeux majeurs est que l’accent soit mis sur la prise en compte de l’accès pour tous aux services énergétiques propres, adaptés aux contextes locaux et à prix abordable et d’enclencher une transition énergétique durable pour lutter contre la pauvreté le changement climatique.
Les énergies fossiles (gaz, charbon, pétrole…) représentent plus de 80% de l’énergie consommée dans le monde, avec pour conséquence la pollution de l’air, l’augmentation des émissions de Gaz à effet de Serre (GES), et pour corollaires l’accélération du réchauffement climatique et les risques de santé des populations.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), confirme dans son 5ème rapport, qu’il est nécessaire de réduire considérablement les investissements dans les combustibles fossiles au cours des décennies (d’ici 2029) à venir et de doubler au moins les investissements dans les énergies renouvelables afin de limiter le réchauffement sous le seuil des +2°C. L’Agence Internationale de l’Environnement (AIE), confirme également que l’exploitation des énergies fossiles est incompatible avec la lutte contre les changements climatiques et qu’il ne sera possible de stabiliser ce phénomène et d’effectuer cette transition énergétique qu’à la condition que les 2/3 de nos réserves connues en énergies fossiles soit conservées dans le sol et non brulées.
Force est de constater que l’Afrique, qui dispose d’un très faible accès à l’énergie (seulement 6% des consommations mondiales, alors que l’Afrique compte 15,9% de la population du globe), dispose d’un potentiel important en termes de développement de solutions innovantes pour l’accès aux services énergétiques modernes, efficaces, fiables et peu coûteux.
Un des obstacles majeurs au développement durable de l’Afrique de l’Ouest est la précarité énergétique. En 2014, 70% de la population en Afrique subsaharienne n’a toujours pas accès à l’électricité et cuisine au bois de chauffe. Elle est vulnérable aux maladies induites par la pollution de l’air intérieur et ne peut combattre la pauvreté.
Le bilan énergétique des pays de l’Afrique subsaharienne reste dominé par la biomasse qui compte pour plus des ¾ de l’énergie primaire consommée, surtout pour les besoins de cuisson avec des technologies qui restent très consommatrices (foyers 3 pierres par exemple) et qui encouragent la déforestation. Selon l’Africa Progress Report, au rythme actuel, tous les Africains n’auront accès à l’électricité qu’en 2080, et à des moyens de cuisson non polluants d’ici la moitié du XXIIè siècle seulement.
Paradoxe, alors même qu’un énorme potentiel en efficacité énergétique et en énergies renouvelables, abordables pour les ménages, et sans impacts sur les changements climatiques existent, l’Afrique continue de dépendre des énergies les plus rares et chères qui plombent d’année en année l’économie de ces pays déjà pauvres.
Heureusement, les solutions existent, elles marchent et sont bénéfiques pour la réduction de la pauvreté, la création d’emplois, l’autonomisation des femmes, la protection de l’environnement et la santé : développer les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique. Comme le montre le récent Africa Progress Report publié sous l’égide de Kofi Annan, l’Afrique peut devenir un leader dans la lute contre les changements climatiques, elle a tout à gagner au développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique et le monde a tout à gagner d’une Afrique qui évite la trajectoire très carbonée prise par les pays industrialisés et les émergents et de laquelle ils doivent également se détourner.
Pour en savoir plus, découvrez en ligne ou téléchargez la Note de decryptage sur l’accès à l’énergie pour tous publiée par le RC&D.