Alors qu’aujourd’hui, 795 millions de personnes souffrent de la faim et plus de 180 millions d’enfants sont victimes de sous-nutrition, selon le PNUD, d’ici à 2080, 600 millions de personnes supplémentaires seront en état de sous-alimentation à cause des changements climatiques si les efforts ne sont pas suffisants.
La variabilité des températures ainsi que leur hausse tendancielle, la multiplication et l’intensité accrue des phénomènes climatiques extrêmes, constituent de sérieuses contraintes pour l’agriculture et en premier lieu pour les petits agriculteurs.
Au-delà de 3 degrés d’augmentation de température, toutes les cultures seraient impactées négativement. La baisse des rendements agricoles aura certainement pour conséquence une hausse des prix des produits alimentaires de base.
Les impacts des changements climatiques en Afrique seront encore plus prononcés. Si les tendances climatiques actuelles se confirment, la production de blé en Afrique pourrait enregistrer une baisse de 10 à 20% d’ici à 2030 comparé aux rendements des années 1998-2002. Globalement, en Afrique subsaharienne, un réchauffement d’environ 2°C entraînerait aussi une réduction de 10% du rendement agricole total d’ici 2050, tandis qu’un réchauffement supérieur et donc plus probable pourrait porter ce chiffre à 15 voire 20%*. Les projections les plus optimistes (+2°C à la surface du globe) prévoient que le taux de sous-alimentation en Afrique augmentera de 25 à 90% d’ici à 2050 (90% pour l’Afrique de l’ouest).
Le secteur agricole est responsable d’environ un tiers des émissions mondiales de
gaz à effet de serre (GES). Tous les systèmes agricoles ne se valent pas : l’agriculture industrielle est très émettrice de GES tandis que les agricultures familiales et l’agro-écologique sont à la fois bien moins émettrices et bien plus résilientes, tout en ayant fait leurs preuves en termes de garanties sociales et environnementales. L’agriculture est un sujet très complexe à traiter dans les négociations internationales sur le climat, et sujet à de très forts clivages entre les différents groupes de pays. Elle comporte également des liens cruciaux avec la question de l’usage de terres, sujet montant dans les négociations internationales et qui inquiète nombre d’associations de la société civile.
La sécurité alimentaire, quant à elle, n’est pas au cœur de l’agenda climat et n’est que peu mentionnée dans le texte de l’accord qui doit être signé fin 2015 à Paris.
Quels sont les grands enjeux en matière d’agriculture et de sécurité alimentaire en Afrique ? Comment ces sujets sont-ils traités dans l’agenda climat et dans le texte de négociations pour la COP21 ? Quelles sont les propositions du Réseau Climat & Développement en la matière ?
Découvrez-les dans la Note de decryptage du RC&D sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, à consulter en ligne ou à télécharger.