Promotion des énergies renouvelables en Côte d’Ivoire
Contexte
Après l’accession à l’indépendance de la côte d’Ivoire en 1960, le pays a connu un essor énergétique avec la création de 4 barrages hydroélectriques (Ayamé 1 et 2, Kossou et Taabo) , de 2 centrales thermiques et des centres d’enfouissements de gaz pour faire face aux besoins énergétique des populations et des entreprises.
Depuis 2010, la Côte d’Ivoire peine à satisfaire ses besoins énergétiques, cela se manifeste par des délestages fréquents et une pénurie de Gaz domestique. En effet le taux de couverture 2010 était de 33,1% pour une prévision de 50%. Le délestage s’est traduit par des Energies Non Distribuées (END) cumulées de 190 922,30 MWh et un Temps Moyen de Coupure (TMC) de 13 jours 14 heures 55 min.
Ces statistiques montrent que la Côte d’Ivoire ne peut plus uniquement que s’appuyer sur les Energies fossiles pour rendre l’énergie plus proche de tous. Pourtant, les objectifs sous régionaux d’accès à l’énergie renouvelables ne pourront être atteints car la Côte d’Ivoire au plan national ne dispose pas une politique énergétique claire tenant compte à la fois des potentialités et des besoins des populations. Les conditions sont défavorables pour une promotion de ces énergies.
La Côte d’Ivoire à l’instar des pays membres de la CEDEAO est soucieuse de la maîtrise de son énergie. Cela passe par une synergie d’action au sein de la CEDEAO qui veut atteindre les 35% de part des énergies renouvelables à l’horizon 2020 par la mise en place de lois, de politiques et de mécanismes incitatifs en matière d’énergies renouvelables. Les autorités ivoiriennes ont pleinement adhéré au plan de la CREDEE en fixant des objectifs pour 2020. Ces accords visent à l’horizon 2020 à favoriser l’accès des équipements de cuissons plus efficaces soit par le biais des foyers améliorés ; l’augmentation de la part des énergies nouvelles et renouvelables telles que l’énergie éolienne, solaire, la petite hydroélectriques et la bioélectricité afin de s’établir une utilisation aux alentours de 10% en 2020 et 19% en 2030.
En effet, le pays manque d’un véritable plan de large diffusion des énergies renouvelables et cela se traduit par l’inexistence d’un cadre réglementaire comprenant des mesures incitatives aux investissements dans le secteur des Energies Renouvelables. Malgré tous les investissements et politiques énergétiques domestiques, plusieurs localités dont 2000 localités sur 8000 ne sont qu’électrifiées en Côte d’Ivoire. Le taux d’utilisation des énergies renouvelables est quasi-nul en Côte d’Ivoire et cela a poussé les autorités à inclure dans le DSRP (Document Stratégique de Réduction de la Pauvreté) la volonté de faire passer l’utilisation des ENR de 3% en 2013 à 5% en 2015. Cette situation en rendu plus défavorable encore avec le monopole de la distribution de l’énergie au niveau national par la compagnie Ivoirienne d’électricité (CIE) ou l’état actionnaire nuit à l’installation et la promotion des énergies renouvelables. Vu ce constat, il est donc claire que la Côte d’Ivoire ne pourra pas atteindre les objectifs librement signés à la CEDEAO si rien n’est fait pour organiser le secteur des énergies renouvelables avec l’adoption d’un statut juridique pour venir en appoint au manque crucial d’Energie pour les populations.
 Le contexte politique qui justifie donc notre démarche est que depuis 2013, la côte d’Ivoire est en rédaction de sa 3 ème communication nationale sur l’environnement. Cette communication vise à marquer la volonté et la détermination d’un engagement gouvernemental face aux aléas des changements climatiques. Nos autorités ayant donc pris conscience de l’intérêt de la contrainte climatique, notre démarche vise à impacter de notre analyse et de nos actions, la nécessité d’utiliser les énergies renouvelables pour satisfaire les besoins des communautés rurales. Les Energies Renouvelables qui seront valorisées dans le cadre de cette campagne sont celles identifiées par l’ECREE pour leur forte potentialité en Côte d’Ivoire. Leur accessibilité permettra de développer l’utilisation des foyers améliorés dans l’action commune de lutte contre la déforestation et contre les changements climatiques.
Le projet
Cette campagne de plaidoyer consiste à une négociation auprès des Députés membre de la Commission Environnement et de la Commission Economique et financière de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire et des Autorités en charge de l’énergie pour promouvoir les énergies renouvelables en Côte d’Ivoire. Elle contribuera à les sensibiliser pour qu’ils légifèrent en faveur de la promotion Energies renouvelables, et un facile accès pour les communautés.
AFHON Côte d’Ivoire a réalisé le 12 décembre 2014 une audience parlementaire auprès du Président du groupe Parlementaire PDCI-RDA, Gaston Ouassenan Kone.
Pour aller plus loin
Lire l’Argumentaire pour les décideurs CI FINAL
En savoir plus sur les projets de plaidoyer au Cameroun et au Mali
Lire l’article consacré à cette campagne de plaidoyer dans 5minustesinfo.net