La dernière publication du Réseau Climat & Développement s’appelle Lutter contre la pauvreté et les changements climatiques. Le rôle clé des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique en Afrique
La pauvreté et l’insécurité énergétique sont endémiques en Afrique alors que le continent possède d’énormes potentialités énergétiques. Aujourd’hui 70% de la population n’a accès à aucun service énergétique moderne – de l’éclairage à la réfrigération des vaccins. Cette faible consommation s’accompagne, paradoxalement, d’importants gaspillages. L’instabilité et l’insuffisance de la production électrique ou énergétique affectent la croissance économique et obligent les États à recourir au diesel, charbon et gaz, des énergies de plus en plus chères au fur et à mesure que les ressources fossiles se raréfient et que la consommation augmente. Pire, ces choix énergétiques sont en grande partie responsables des décès liés aux problèmes respiratoires enregistrés en Afrique1.
Heureusement, il existe des alternatives renouvelables et performantes qui pourraient permettre aux populations les plus démunies et les plus marginalisées de répondre durablement à leurs besoins énergétiques, de développer des activités génératrices de revenus et de créer des emplois locaux. La preuve en Afrique : les politiques régionales et programmes nationaux foisonnent et promeuvent les lampes à basse consommation, la méthanisation ou encore les équipements solaires. Les foyers de cuisson améliorés sont presque devenus la norme en Afrique de l’Ouest ; le potentiel micro-hydroélectrique en Afrique Centrale est énorme et sous-exploité. Parmi les expériences réussies, on peut noter les mini-centrales hybrides alimentées au solaire et au diesel qui produisent une électricité moins chère au Mali, les boulangeries solaires et la méthanisation des déchets domestiques au Sénégal, les foyers de cuisson améliorés Wanrou au Bénin.
Face à ces constats, le Réseau Climat et Développement travaille au développement de l’accès à tous et durablement aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique. Il a ainsi identifié plusieurs bonnes pratiques mises en œuvre à niveau local : Les cuiseurs économiques Wanrou au Bénin, la boulangerie traditionnelle améliorée au Sénégal, les systèmes hybrides solaire / diesel au Mali et la méthanisation au Sénégal.
Il est aujourd’hui crucial que ces initiatives passent de l’échelle projet à celle de programmes et politiques. Dans cette perspective, le Réseau Climat et Développement a adopté en 2014 la Déclaration de Lomé qui pose 5 principes clé pour l’accès aux énergies renouvelables et à l’efficacité énergétique pour tous en Afrique :
1- Garantir un droit universel aux services énergétiques modernes et durables
2- Révéler le juste prix des énergies renouvelables
3- Mettre en place des tarifs d’achat pour les énergies renouvelables
4- Décentraliser l’énergie et les services énergétiques
5- Mettre les femmes au cœur du déploiement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.
La mise en œuvre de ces principes nécessite un changement fondamental dans les politiques et stratégies des différents décideurs : pays africains, bailleurs et communauté internationale. Le Réseau Climat & Développement porte 3 recommandations auprès de ces décideurs :
1- Plus de projets, de stratégies et de législations dans les pays africains
2- Plus de financements pour les énergies renouvelables en Afrique de la part des pays bailleurs et des fonds internationaux
3- Une vision 100% renouvelables et zéro énergies fossiles dans l’Accord de Paris climat 2015 et les Objectifs de Développement Durable.
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