Les 42èmes sessions de négociation au titre des organes subsidiaires (SB42 et ADP-2.9) se sont ouvertes le lundi 1er juin 2015 à Bonn, avec comme objectif d’étape, la mise en route des parties vers le sommet de Paris.
Après une semaine de négociations, les vrais sujets n’ont pas été abordés, notamment la sortie des énergies fossiles et les financements. Nous nous dirigeons vers un accord au rabais à Paris.
Les pays se sont concentrés sur les virgules et les points-virgules, car ils n’ont pas mandat pour avancer sur les différentes questions traitant de la différenciation, des financements, du mix énergétique et de la vision de long terme.
Les financements climat continuent de faire défaut: moins de 20 milliards de financements public, loin des 100 milliards promis. Comment atteindre cet objectif de 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 ? Le WRI, d’une part, et l’ONG d’Oxfam, d’autre part, ont chacun publié leurs analyses sur le sujet. Découvrez le décryptage de ces rapports par le RC&D.
Les pays développés ont jusqu’à maintenant proposé des objectifs de réduction de GES trop faibles. Dernier en date, le Japon, qui vient de publier le « brouillon » de sa contribution nationale (iNDC), c’est-à-dire de ses engagements de réduction d’émissions de GES pour la période 2020 – 2030. Ils sont extrêmement faibles : -26% par rapport à 2013 – ce qui revient à ne quasiment pas les réduire par rapport à 1990 et est encore moins ambitieux que l’Union Européenne ou les Etats-Unis ! Plutôt que d’investir dans les énergies renouvelables – dont le coût a largement baissé ces dernières années – le Japon préfère investir dans le charbon et le nucléaire.
A voir : les ONG africaines interpellent le Japon sur ses objectifs climat !
Il n’est pas encore trop tard pour changer la donne. Dans les négociations,il faut travailler sur les mécanismes qui permettront de relever les objectifs des pays tous les 5 ans qui est la période raisonnable. Dans les pays, il faut revoir les copies et les objectifs proposés pour l’accord de Paris.
Tout espoir n’est pas perdu, comme le montrent tout de même quelques signaux positifs : ainsi, les énergies renouvelables représentaient 7,7 millions d’emplois en 2014, soit 18% de plus qu’en 2013. En outre, le mouvement de sortie du charbon est en marge: les dernières semaines ont été ponctuées d’annonces positives : ENGIE se retire d’un projet minier en Afrique du Sud, le fonds souverain norvégien retire tous ses financements charbon, etc.
Par ailleurs, l’Afrique peut devenir un leader sur le climat et elle a tout à y gagner ! C’est ce que montre l’Africa Progress Report 2015. Lire notre analyse et nos recommandations.
Enfin, nous n’avons pas le choix : les impacts déjà ressentis sont violents et mortels et la sécurité alimentaire de millions de personnes est menacée par les changements climatiques.
Retrouvez ici la présentation faite pour le side-event sur la sécurité alimentaire organisé par le RC&D, ACF, CARE, le Secours Catholique – Caritas France et le CCFD Terre Solidaire et intitulé « Nourrir les Négociations sur le Climat ».