Consulter l’article de France Info du 18 avril 2015 :L’Afrique propose ses solutions pour lutter contre le réchauffement climatique
L’Afrique propose ses solutions contre le réchauffement climatique
Anne-Laure Barral, samedi 18 avril 2015.
Une dizaine de représentants d’associations environnementales africaines est venue en France, sept mois avant la grande conférence sur le climat qui aura lieu à Paris, pour alerter sur la situation de leur continent.
Le continent africain est particulièrement vulnérable face au changement climatique et attend beaucoup de l’accord de Paris. Une dizaine de représentants d’associations environnementales, venus dans la capitale française, raconte déjà les conséquences du changement climatique dans leur pays.
C’est le cas au Bénin, d’où vient Iss Deen Akambi, porte-parole de l’ONG Eco Bénin : « Tous les agriculteurs disent qu’aujourd’hui ils ne maitrisent plus le calendrier agricole. »
« Depuis mi-mars début avril les pluies auraient du commencer mais ça traine et quand ça va commencer toute l’eau va descendre dans le sud du pays qui est confronté à des problèmes d’inondations », explique-t-il.
Le dernier rapport des experts du climat n’est pas très rassurant puisqu’il estime qu’après 2050 ces changements seront encore plus forts en Afrique et en Amérique du Sud. Si la température augmente, les rendements agricoles seront encore plus faibles pour le maïs et le riz. Une catastrophe pour ces pays pauvres, où la population peine déjà à manger à sa faim.
Pour Ali Bonguéré, président de l’ONG Eder au Niger, le climat est en partie responsable des drames de l’immigration que l’on voit aujourd’hui se poursuivre jusqu’aux portes de l’Europe : « Les gens n’ont pas les moyens de s’adapter. Le Niger fondamentalement c’est de la culture hivernale, familiale. Près de 60 % des communautés rurales ont été déficitaires cette année, ça pousse les gens à l’exode. Le changement climatique est une des causes de ces problèmes. »
Des solutions adaptées aux coutumes locales
Une dizaine de représentants ont voulu témoigner cette semaine de la réalité de leur pays mais aussi mettre en garde sur les solutions que l’accord de Paris va prôner. Ces solutions doivent être locales, issues du bon sens ancestral des populations, selon eux.
L’éco-tourisme pourrait être une possibilité au Bénin, pour ceux qui ne veulent pas des vacances standardisée au club, mais plutôt découvrir la vie des villages en les aidant à construire leur maison en matériaux traditionnels et locaux plutôt qu’en coulant du béton.
Les solutions défendues par les associations sont davantage tournées vers un usage des énergies renouvelables, davantage que vers celui du gaz ou du nucléaire. Les petits projets de four solaire ont plus de sens que les grandes industries : même si elles créent des emplois, elles détruiront à terme l’environnement, selon ces associations.
A sept mois du sommet pour le climat à Paris, ces représentants du continent africain ont tenu à dire aussi que tout le monde n’envisageait pas les mêmes solutions pour lutter contre le réchauffement climatique.