Changements climatiques et pêche au sud du Bénin

Le 25 Septembre 2013, dans la salle de conférence de la Maison de la Société Civile, l’ONG JVE-BENIN a organise un atelier de formation des acteurs de la pêche sur l’impact des Changements Climatiques sur la pêche surtout artisanale et fluviale dans le sud du Bénin (Vulnérabilité des acteurs).

Introduction à l’atelier par le directeur

 


 

Objectifs

 

1. faire l’état des lieux de la congestion et de l’épuisement des ressources halieutiques afin de mieux comprendre l’intérêt d’un usage raisonné et durable des ressources,

2. faire le tour des problèmes locaux et globaux qui mettent en jeu les mécanismes de restauration et de protection pour un développement des activités de la pêche (étudier les stratégies d’adaptation).

En résumé

 

Ce 25 septembre 2013 s’est tenue à Cotonou avec le soutien et l’appui du Réseau Climat et développement, à la maison de la société civil de Cotonou une formation sur le thème : Impact du CC[1] sur la pêche – la vulnérabilité et l’adaptation des petits pêcheurs du Sud du Bénin.

Autour des discussions plusieurs acteurs à savoir : les représentants des associations et groupement des acteurs de la pêche continentale et marine, le représentant de Ministère en charge de la pêche, les chercheurs et étudiants de l’université d’Abomey Calavi, et les membres des OSC impliquées de part leurs actions dans les questions liées au CC. Ont répondu présent une vingtaine de personnes sur la trentaine conviée à ce rendez vous.

 Au sortir des discussions il faut noter que le secteur de la  pêche au bénin pèse près de 3% du PIB, et génère selon les estimations près de 600000 emplois direct et indirect. Les acteurs ont bien montré que leur activité est impactée par les CC. Ainsi selon les communicateurs les CC se manifestent par un certains nombre d’éléments classés dans l’ordre à savoir : la rareté des poissons dans les cours d’eau, la migration des poissons des zones de pêcherie, le retard de croissance des alevins, la pénibilité des activités de pêche, la mort des poissons, la prolifération de plantes ichtyo-toxique (la jacinthe d’eau) et simultanément des espèces de poissons de petites taille notamment les paralia pelucida et les Mysidacés.

Les populations de la région de l’Ouemé sont très touchées par le phénomène dans la mesure où plus de 60% de la population vit directement ou indirectement des retombés de la pêche continentale. Au niveau social, les études de l’INRAB[2] estiment que les CC sont au centre des causes de la baisse des revenus des populations, de la baisse de la disponibilité alimentaire, de l’aggravation de la pauvreté dans ces zones de pêche, et de l’augmentation des maladies vectorielles.

Les scientifiques et chercheurs présent ont montré qu’ils ne disposent pas de model et des indicateurs approprié pour suive l’évolution des écosystèmes, d’où la requête que des moyens tant humains que financiers soient mis à disposition du monde scientifique afin de favoriser la recherche dans ce domaine.

En termes de riposte ou de technique d’adaptation, les populations réagissent de deux façons connues :

  1. la modification des engins de pêches : ici la plupart utilisent des engins prohibés par les réglementations en vigueurs au Bénin. Ainsi on a retrouvé dans certaine localité, des pêcheurs utilisé visiblement des moustiquaires comme filet de pêche – là encore un usage dénaturé des moustiquaires imprégnées distribuées gracieusement par le programme national de lutte contre le paludisme. Il s’agit donc d’une adaptation négative car en voulant régler le problème de la subsistance du pêcheur il crée un dommage irréversible aux écosystèmes du milieu impacté.
  2. le développement de la pisciculture : plusieurs acteurs se sont reconvertis à la pisciculture en étang ou en bac hors sol. Il ressort des expériences partagées que la pisciculture en bac hors sol, est  celle qui répond le mieux, dans la mesure où en cas d’inondations, les étangs piscicoles disparaissent et le fruit des efforts des acteurs avec.
  3. la reconversion en éleveurs de volailles ou de petits ruminants afin de diversifier et sécuriser les revenues.
  4. les actions de reboisement sur le bord des courts d’eau afin de favoriser la reproduction des poissons.

Nos recommandations

Enfin durant les travaux en groupes un accent particulier à été mis sur les keywords à faire passer auprès des décideurs. Entre autre les acteurs présents recommandent de:

  • Interdire la parcellisation des plans d’eau et des bas-fonds.
  • Voter et adopter  la  loi cadre sur la pêche en souffrance à l’Assemblée Nationale
  • Dépolitiser le sous-secteur  pêche  (triste exemple de la mise en Å“uvre du PADPPA[3])
  • Réaliser des études coordonnées  (états, scientifiques et pêcheurs) pour permettre une pêche durable ;
  • Soutenir les projets de recherche en océanographie pour limiter les risques liés aux CC.
  • Impliquer les pêcheurs et les laboratoires de recherches  pour développer des stratégies d’adaptation durable au CC par rapport à la pêche ;
  • Mettre des moyens financiers à la disposition de la D/pêche[4] pour la réorganisation  des pêcheries sédentaires sur les plans et cour d’eau suivant : lac Ahémé, l’Ouémé et le Mono.
  • Identifier des aires  lacustres ou fluviales protégé (à protéger outre les considérations de RAMSAR) pour favoriser  la reproduction des poissons.
  • Ouverture du chenal de Cotonou (très important),
    • De Djougba
    • De vokido
    • De la Bouche des rois (Ouidah et grand-Popo)
    • Interdiction de pause des engins prohibés au niveau de l’embouchure de Cotonou ;
    • Prioriser le secteur pêche dans les politique de l’état ;
    • Le changement de comportement est très important c’est pourquoi il faut que le gouvernement sensibilise et informe suffisamment ;
    • Mettre en place une action coercitive pour veiller au respect des textes

 En conclusion cette journée de réflexion a permis :

  • de confirmer que le sous secteur des pêches à l’instar des autres sous secteurs agricoles est réellement vulnérable au CC
  • de prouver que des mesures sont prises par les acteurs eux-mêmes et qui sont également appuyés par les structures d’appui des pouvoirs publics et les OSC/ONG
  • de montrer que l’efficacité de certaines actions/ripostes interpellent car certaines ripostes sont non conformes à la règlementation
  • et d’espérer que la conjugaison des efforts de toutes les parties prenantes aidera les acteurs à mieux s’adapter aux CC.

 

 


[1] Changements Climatiques

[2] Institut nationale de la recherche agronomique du Bénin

[4] Direction des pêches

L’atelier en images

 

 

 

Pour aller plus loin

 

Adaptation du secteur de la pêche au Benin

Pêche et CC au Bénin

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