Promotion de l’agropastoralisme en milieu rural

Pourquoi ce projet

Dans les milieux ruraux, notamment la région rurale de Aaïlou, les ressources pastorales s’épuisent et se raréfient ce qui rend difficile la vie des familles pastorales. La pauvreté s’enracine et se développe, l’insécurité alimentaire s’installe. Dans ces conditions, l’exode rural apparaît comme la seule issue. La ruralité est menacée.

Face à cette situation l’association EVA en étroite collaboration avec les communautés territoriales a mis en place un programme d’action qu’elle a appelé PICODE (Programme Intégré de Conservation pour le Développement. PICODE est un programme intégré qui vise un territoire (le bassin d’Adaïlou) dont il cherche à valoriser et renforcer tous les potentiels (humain, naturel, socioéconomique, culturel…).  Le défi consiste à inverser la tendance actuelle d’une surexploitation destructrice des ressources naturelles à une exploitation rationnelle permettant une régénération de l’environnement et qui appelle à une profonde mutation des pratiques et des mentalités.

My beautiful pictureA ce stade du processus, plusieurs actions inscrites dans le cadre de Picode ont té réalisées. La promotion de l’agropastoralisme en est une qui est actuellement en phase de généralisation après que la phase pilote ait été une réussite et a donné des résultats conformes aux attentes de l’association EVA.

La promotion de l’agropastoralisme s’impose d’elle-même comme issue à la problématique rurale et à l’insécurité alimentaire. Son développement contribue à une adaptation des populations rurales au changement climatique, à la préservation de l’environnement naturel et donc à une restauration de la biodiversité.

Le projet

 

Le projet a été soutenu par l’UE, le Ministère de l’agriculture, la FAO (formation des facilitateurs et des relais locaux, fourniture et don des semences, réhabilitation des ouvrages hydrauliques, dons des serres et équipements d’irrigation) et le PAM ( don de petits matériels et soutien en vivres).

Par réalisme comme par soucis de pédagogie,  EVA a fondé sa démarche sur des tentatives concrètes

  • en créant d’abord un espace modèle de l’agropastoralisme à proximité du puits principal du village d’Adaïlou (lieu de convergence pour les populations du village et des alentours)
  • En appuyant des initiatives qui peinaient à émerger (4 périmètres agricoles en activité) pour démarrer son projet de promotion de l’agropastoralisme dans la vallée de Weïma en 2010.

Les actions réalisées sont les suivantes :

  • Réhabilitation des ouvrages hydraulique, équipement en énergie solaire et  mise en place des infrastructures d’irrigation
  • Formation à l’agropastoralisme et don des fournitures en matériels agricoles
  • Création des fermes pilotes sur  chacun des sites du projet

 

Résultats

 

  • Vulgarisation de l’agropastoralisme
  • Amélioration des rendements agricoles
  • Produits agricoles vendus à bon prix localement et mais aussi dans les régions voisines
  • Réel engouement pour l’agropastoralisme (27 nouveaux espaces crées sur le modèle du projet)
  • Vers une réduction de la pression sur l’environnement et une prise de conscience sur la nécessité d’une transformation à venir
  • Requêtes de plus en plus insistant de la population de Weima et d’autres secteurs de la région pour être soutenues par des projets similaires pour sortir de la spirale de l’insécurité alimentaire.

Forts des résultats satisfaisants qui sont observés, l’association EVA décide d’étendre son action à l’ensemble de la région menant des actions de sensibilisation, d’appui et d’encadrement aux initiatives dans le domaine agropastoral. Ainsi deux écoles de la région se sont dotées d’espaces agricoles, 4 espaces agropastoraux communautaires de grande dimensions sont prévues dans la région et l’agro-élevage est aujourd’hui en passe de devenir une activité économique et de surcroit une activité qui garantirai l’avenir du pastoralisme.

Témoignages

 

IMG_1841« Nous avons accepté de servir de terrain d’essai à ce projet qui, comme tout projet novateur, provoquait méfiance et suspicion de la part des personnes sollicitées. Au vu des résultats, il n’y a plus lieu de tergiverser, nous devrons changer d’habitude et d’attitude par rapport à nos activités ancestrales qui demeurent celles qu’elles furent toujours alors que le climat a changé, le paysage a changé, la société a évolué et ses besoins avec. « En quelques mots, voici les bénéfices que nous tirons déjà de ce projet: Nous produisons plus et de meilleure qualité pour moins cher, tant pour les productions agricoles que pastorales (bétail bien portant et plus productif); Nous gagnons plus et espérons aller de l’avant pour engranger davantage de revenus; Nous disposons de techniques et de savoir-faire qui demandent à être constamment améliorés. Sur ce plan nous réitérons notre demande pour qu’EVA s’intéresse davantage à améliorer ce capital. En fin de compte, nous avons l’impression d’avoir pris de l’envergure, du poids et de l’importance aux yeux des nôtres et nous ne regrettons pas d’avoir été pionniers. Nous savons gré à EVA et à l’Union Européenne de nous avoir aidés à faire les premiers pas. »

Ismael Houmed (agriculteur du village d’Adaïlou)

IMG_1735

« Ce projet a permis de montrer par l’exemple que l’agropastoralisme garantit l’avenir du pastoralisme et est tout à la fois un moyen de s’adapter à la nouvelle donne climatique et sociale, et un pont pour accéder à la sécurité alimentaire, au  développement durable. »

Ahmed Ali Mohamed, Président de l’association EVA

 

 

 

Retour à la page asso